• a-la-merveille.jpgLe titre "A la merveille" est loin de ce que j'ai ressenti de ce film, qui aborde selon moi un des thèmes les plus tristes et sourds qui soit: comment être seuls à deux. Difficile d'oser critiquer ce grand cinéaste qu'est Terrence Malick, mais le choix des situations et des dialogues intérpèlent...

     

    Les premiers plans du films montrent deux amoureux qui se baladent à Paris ou en bord de mer, échangeant des gestes et mots doux à la limite du ridicule. C'était tellement incroyable pour moi de penser que j'assistais à du Terrence Malick que j'ai cru que c'était un court-métrage français d'avant la projection. Je dis même à une amie qui arrive en retard "Pas de soucis le film n'a pas commencé, c'est un court-métrage ennuyeux qui va bientôt se terminé". Puis je réalise que le hasard d'avoir Ben Affleck dans le deux histoires est tout de même étrange...

     

    L'ennuie n'est pas passé j'avoue. Même si j'aime bien le côté abstrait de ce genre de film qui laisse libre court à toutes nos interprétations. Mais la grâce de  The tree of life - Terrence Malick (2011) n'est pas présente ici.

     

    Les figures masculines et féminines sont si radicales. L'homme fort et muet qui est asséché sentimentalement. La femme qui est la nature, gambade avec vitalité dans les près. Elle est pleine d'un amour que l'homme est incapable d'acceuillir.

     

    Les mots bibliques semblent louer l'amour vers quoi il faudrait tendre à tout prix. Pourtant la femme touchée par cette grâce de savoir aimer est quand même à genoux devant l'homme, sans qui elle est réduite à néant.

     

    Est tout de même réussi cette ambiance de couple raté. Qui malgré le glamour apparent n'a pas d'autres échanges que celui des corps. Ils paraissent être implacablement étrangers l'un à l'autre.  Mais alors se dégage de cette atmosphère le sentiment qu'il y a un désespoir infini à se sentir seul à deux. C'est si pessimiste, peut-être si contemporain...

     

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  • No.jpg"NO", du réalisateur chilien Pablo Larrain, promettait d'être un film passionnant, abordant les collusions pour une fois positive du politique et des médias. Positive dans le sens où la publicité est la figure héroïque qui va destabiliser la dictature d'Augusto Pinochet. Et pourtant, NO ce n'est pas un film passionant!

     

    La réalisation stylisée façon reportage TV des années 80 nous met dans l'ambiance d'une histoire pas si lointaine. Le talentueux Gael Garcia Bernal porte l'intrigue. En dehors de lui les autres acteurs me font l'effet d'un téléfilm. L'ambiance générale est fraiche et le sujet choisi d'une rare richesse. Pourtant ce film dénote sur plusieurs aspects.

     

    Sur le fond, je comprends que la moral de l'histoire est qu'il est possible d'être un résistant sans avoir aucune conscience politique. C'est le cas du héros qui souhaite faire des publicités contre le référendum de Pinochet selon une stratégie des codes publicitaires classiques, avec des messages positifs, et refusant l'autérité de messages qui dénoncent les exations de la dictature. Or ce parti pris n'est pas vraiment crédible. Si le génial publicitaire, René Saavedra, souhaite faire une campagne joyeuse, il travaille aussi en collaboration avec d'autres personnes plus engagées qui amènent cette dimention contestataire dans la campagne pour le NON. Le film fait du publicitaire apolitique le héros de la victoire, alors que rien ne dit que les chiliens n'ont pas avant tout été sensibles au messages qui ont dénoncé Pinochet.

     

    Aussi, les proches de Pinochet sont représentés comme des gouvernants ridicules et déconnectés de leur époque, mais sans rien de si inquiétants. On en oublierait preque que le régime de Pinochet c'est 3200 morts et disparus, et plus de 38 000 torturés !  

     

    Sur la forme, l'intensité du film ne monte pas créscendo mais reste assez plate tout du long. Sans aucun moment vraiment émouvant. Essentiellement parce que le montage trop haché ne laisse pas de place au temps nécessaire au développement d'une émotion.

     

    Il y a aussi pas mal de confusion dans le scénario, on ne comprend pas bien la relation entre René et le responsable de la campagne du OUI, qui est parfois menaçant avec lui et parfois amical. La dernière scène n'est pas clair puisqu'il semble que Réné, après la victoire du NON, retourne travailler pour les anciens du gouvernement ??  D'ailleurs je n'ai jamais vu une salle de spectateurs aussi attentive au générique de fin. Je crois que frustré par cet épilogue étrange, ils attendaient encore une ultime conclusion même après le noir de fin !

     

    Bref, je ne retiendrais qu'une scène très réussie de Gael Garcia Bernal qui dévale en squate board les rues ensoleillées, donnant un sentiment de liberté et de bonheur incroyable. A me vendre le regret de ne pas avoir vécu au Chili dans les années 80...

     

    Fiche :

    Date de sortie 6 mars 2013 (1h 57min

     

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