• the-tree-of-life.jpgPalme d'or à Cannes en 2011, ce film est un ovni. Une sorte de poétique de l'image, de plaisir visuel pur, sans narration immédiatement lisible. De longs moments où l'on voit le mouvement des planètes de notre galaxy sur fond de musique classique. Des citations bibliques en voix off. Une famille américaine classique avec un père aussi dur que la mère est tendre. Un jeune homme qui fait carrière. Puis le drame de l'enfant qui périt.

     

    La phrase clef du film parait être la citation biblique qui évoque que la grâce consiste à accepter que tout ce qui nous est donné nous sera repris. Or, il n'est pas possible pour la mère d'accepter la mort de son enfant. 

     

    Malgré notre fragilité évidente face à la monstrueuse mécanique de l'univers, nous ne supportons pas la perte de ceux qu'on aime. Malgré le merveilleux d'exister dans l'infini de la matère, cela ne nous empêche pas d'être frustrer par le manque de réussite sociale. Ainsi, l'homme a finalement créé un référentiel social prépondérant dans son bonheur dans un quasi déni de son existence dans l'immensité de l'univers. 

     

    Ce film nous invite peut-être à imaginer une nouvelle spiritualité qui nous permettrait de transcender notre condition humaine ? La religion (chéritienne ici) ayant échouée à nous consoler de notre impuissance face à la mort ? 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Fiche : 

    • Date de sortie
      17 mai 2011 (2h 18min)
    • Réalisé par
    • Avec
    • Genre
    • Nationalité
       
      Synopsis et détails
       

      Jack grandit entre un père autoritaire et une mère aimante, qui lui donne foi en la vie. La naissance de ses deux frères l'oblige bientôt à partager cet amour inconditionnel, alors qu'il affronte l'individualisme forcené d'un père obsédé par la réussite de ses enfants. Jusqu'au jour où un tragique événement vient troubler cet équilibre précaire...

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  • omar ma tuerUn bon coup ? C'était malin de ressortir le dossier Omar Raddad, alors que tout le monde se souvient de cette affaire jamais élucidée dont l'injustice flagrante a marqué les esprits.
    Eh bien non ce film n'est pas un coup ! Il transpire la sincérité. 
    Roshdy Zem signe ici son 2ème film en tant que réalisateur et nous n'allons pas lui reprocher d'aborder des sujets qui lui tiennent à coeur. Qui mieux que lui aurait pu dépeindre l'abîme dans lequel se trouve Omar Raddad, dont l'intégration n'est pas complète en raison de ses difficultés à parler le français. 
     
    Omar Raddad, jardinier plus à l'aise avec les arbres qu'avec les gens, a des difficultés à s'exprimer et devient le coupable idéal. Accusé par cette fameuse phrase "Omar m'a tuer" probablement écrite par le véritable criminel, la justice française, pour des raisons qui restent encore mystérieuses, ne tentera jamais d'éclaircir la situation. Pourtant si je me souviens d'un documentaire de l'époque, il semblerait que la victime ait été très proche d'une secte à laquelle elle versait de l'argent.
    Malgré quelques maladresses au démarrage, dont certains plans très appuyés dans le but trop évident de nous apitoyer, nous sommes propulsés dans l'affaire de façon très réaliste et n'en sortons plus jusqu'à la fin.
     
    Saluons plus particulièrement la prestation de Sami Bouajila qui signe ici la plus belle interprétation de sa carrière cinématographique, pourtant riche. Il mérite d'office le César. Sami est méconnaissable, il est Omar Raddad. Il a su rendre hommage à l'homme, et par la même occasion à tous nos vieux immigrés arabes qui ont souffert dans leur dignité. Oui, il a su trouver un registre d'émotions folles, on ne voit plus l'acteur, on voit la souffrance à l'état brut, réelle, et dans toutes ses nuances.
    Il est allé chercher chaque émotion dans chaque situation, la ténacité presque auto-destructrice qui naît du refus de l'injustice, la souffrance du dénigrement comme s'il était atteint dans sa chair, et une autre souffrance, une fois libéré, qui aurait pu être ignorée par le narrateur. Le retour n'est pas simple. Revenir parmi les siens et demeurer l'étranger aux yeux de son fils qui l'appelle "monsieur" parce qu'il s'est absenté 10 ans lui est abominable. Et nous terminons, obnubilés par cette scène mémorable dans le bus, quand une fille le dévisage et il pleure alors qu'il se sent dévoré par le regard de l'autre, persuadé d'être à nouveau reconnu comme le "tueur". Il continuera de s'imaginer coupable aux yeux des gens tant qu'il ne sera pas disculpé officiellement.
     
    Après ce qu'il a subi, le regard de l'autre devient, dans son imaginaire, toujours accusateur. Comment vivre avec un regard qui nie notre propre identité ? Comment prouver qui nous sommes ? Pourquoi devoir prouver qui nous sommes ? C'est aussi la question de la place de l'immigré dans la société...
     
    Pour finir, le film est porté de bout en bout par Sami Bouajila et par une réalisation dont l'empathie et la connaissance de la culture arabe permet de comprendre parfaitement les situations humaines qui se jouent.
    Un petit conseil, apportez un mouchoir, vous n'êtes pas à l'abri de verser quelques larmes...
     
     
    Fiche :
     Date de sortie cinéma : 22 juin 2011 

    Réalisé par Roschdy Zem 
    Avec Sami BouajilaDenis PodalydèsMaurice Bénichouplus 

    Long-métrage français . Genre : Drame , Policier 
    Durée : 01h25min Année de production : 2010 
    Distributeur : Mars Distribution 

    Synopsis : Le 24 juin 1991, Ghislaine Marchal est retrouvée morte dans la cave de sa villa de Mougins. Des lettres de sang accusent : « Omar m’a tuer ». Quelques jours plus tard, Omar Raddad, son jardinier, est écroué à la prison de Grasse. Il parle peu, comprend mal le français, a la réputation d’être calme et sérieux. Dès lors, il est le coupable évident. Il n’en sortira que 7 ans plus tard, gracié, mais toujours coupable aux yeux de la justice. En 1994, révolté par le verdict, Pierre-Emmanuel Vaugrenard, écrivain convaincu de l’innocence d’Omar Raddad, s’installe à Nice pour mener sa propre enquête et rédiger un ouvrage sur l’affaire…

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  • le-gamin-au-velo.jpgPetit bijou. Tout simple, tout rond. Dans lequel s'affirme avec poésie la dignité d'un enfant qui résiste au pire des sentiments : l'abandon.

    La lâcheté d'un père, indigne, qui se soumet à une compagne (n'importe laquelle, d'ailleurs elle est toujours hors champ) puisque lui a besoin d'être accueilli quelque part, même au prix du rejet de son propre fils.

    Fils pourtant remarquable de détermination et d'amour pour essayer de reprendre sa place au sein de son foyer naturel. En vain !

    Alors, comme le dit une réplique du film "Biutiful" d'Innaritu (2010) à un père qui va mourrir et donc laisser ses enfants : "Tu crois que c'est toi qui t'occupes de tes enfants ? Non, c'est l'Univers qui s'occupe d'eux".

    Dans "Le gamin au vélo" ce ne sera pas le père qui se chargera d'accompagner l'initiation du fils à la vie mais le monde, avec ses bonnes et ses mauvaises influences.

    Une femme (l'émouvante Cécile de France) qui le prend sous son aile, tel un ange, avec la miséricorde rare d'un être capable de noblesse d'âme et d'actes gratuits et irrationnels. C'est pourquoi il est intéressant de ne jamais expliquer pourquoi elle choisie de l'accueillir. Kierkegaard disait "Plaider discrédite toujours".

    Mais l'enfant sera aussi initié au mal, par un personnage, qui tel le renard dans Pinoccio, saura le détourner vers des plaisirs matériels pour jeune garçon : du soda, des jeux vidéo, et des promesses de richesses. Tout en valorisant sa virilité naissante de petit homme en devenir.

    Fragile, encore gamin, il va pourtant devoir arrêter son choix : jouir maintenant dans un monde d'intérêts où règne la loi du plus fort ou du plus perfide, ou faire le choix de s'engager dans une relation d'amour, dans une relation maternelle, sans sécurité, au risque d'être abandonné à nouveau.

    La vie est un incessant numéro d'équilibriste. Et finalement seul le mouvement permanent permet de tenir en équilibre. Comme cet enfant sur son vélo qui pédale sans cesse, de gauche à droite, de droite à gauche, sachant toujours où il doit aller à l'instant t même s'il ira dans le sens opposé l'instant suivant.

    Avoir raison ou tord n'étant pas tellement la question puisque face au manque affectif qui nous habite tous, il s'agit de rester droit le plus longtemps possible. Dans une cinétique qui permet de tenir debout, dignement, parce que tout simplement vivant et désirant.

    Vie ardue qui sera pénible de toutes les manières, comme cette dernière scène du film qui montre le gamin sur son vélo qui grimpe une diagonale de droite à gauche. Contrairement au mouvement naturelle de la lecture, et contrairement à la gravitation, comme si avoir la force d'avancer c'est accepter que vivre c'est     contre nature !

     

    Fiche :

    Date de sortie cinéma : 18 mai 2011 

    Réalisé par Jean-Pierre DardenneLuc Dardenne 
    Avec Cécile de FranceThomas DoretJérémie Renierplus 

    Long-métrage français , belge , italien . Genre : Comédie dramatique 
    Durée : 01h27min Année de production : 2011 
    Distributeur : Diaphana Distribution 

    Synopsis : Cyril, bientôt 12 ans, n'a qu'une idée en tête : retrouver son père qui l'a placé provisoirement dans un foyer pour enfants. Il rencontre par hasard Samantha, qui tient un salon de coiffure et qui accepte de l'accueillir chez elle pendant les week-ends. Mais Cyril ne voit pas encore l'amour que Samantha lui porte, cet amour dont il a pourtant besoin pour apaiser sa colère ...

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  •  tous-mes-soleils.jpg

       Un très mauvais film.

     

      Une succession de sketches sans aucune continuité narrative, des situations sans intérêt, des relations entre les personnages d'un conformisme plat, des dialogues improbables, un  jeu d'acteurs souvent digne d'AB Production.

     

    Avec la bonne intention de nous enjoindre à aimer les vivants et d'oublier les morts pour être heureux. Ce film  aborde chaque scène de manière tellement banale et sans aucune fantaisie crédible. A croire que Claudel serait, comme dit Dostoïevky, "malade de sa normalité".

     

      Heureusement que la fraicheur de Stefano Accorsi et sa spontaneité tendre donne un peu de chaleur à cette histoire et nous permet de ne pas quitter la salle au bout de 15 minutes.

     

     

     

     

     

    Fiche :

     

    Date de sortie cinéma : 30 mars 2011

    Réalisé par Philippe Claudel
    Avec Stefano Accorsi, Clotilde Courau, Neri Marcoré, plus

    Long-métrage français . Genre : Comédie
    Durée : 01h45min Année de production : 2010
    Distributeur : UGC Distribution

    Synopsis : Alessandro est un professeur italien de musique baroque qui vit à Strasbourg avec Irina, sa fille de 15 ans, en pleine crise, et son frère Crampone, un gentil fou anarchiste qui ne cesse de demander le statut de réfugié politique depuis que Berlusconi est au pouvoir.
    Parfois, Alessandro a l'impression d'avoir deux adolescents à élever, alors qu'il ne se rend même pas compte qu'il est lui-même démuni face à l’existence. Voulant être un père modèle, il en a oublié de reconstruire sa vie amoureuse, d'autant plus qu'il est entouré d'une bande de copains dont la fantaisie burlesque l'empêche de se sentir seul.
    Mais au moment où sa fille découvre les premiers émois de l’amour, sans qu’il s’y attende, tout va basculer pour Alessandro…

     

     

     

     

     

     

     

     

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