• my-week-with-marilyn.jpgUn biopic sur Marilyn dans une pure forme hollywoodienne. Une esthétique lisse et des personnages secondaires très stéréotypés. Mais l’ambivalence de l’actrice la plus séduisante qui ait jamais existée nous apparaît. D’une beauté magnétique qui repose sur une véritable force de vie, à la femme dévorante qui souffre d’un manque d’amour insatiable.

     

    Le film s’ouvre maladroitement sur l'actrice Michelle Williams qui danse avec des prothèses sur les hanches pour rappeler le corps pulpeux de Marilyn. Or, ce corps artificiel enlève toute la grâce aux mouvements de danse de la femme et nous indique que le réalisateur sous-estime l’importance d’être bien dans ancré dans son corps pour séduire. Ainsi il entrave encore davantage la possibilité pour son actrice d'incarner l'immense charme de Marilyn.  Car je pense que Marilyn devait son attraction a la parfaite harmonie entre ses émotions et sa gestuelle. Marilyn, cette éternelle exilée – enfant elle passait d’une famille d’accueil à l’autre, et adulte d’un foyer marital à l’autre -  avait d’autant plus su habiter son corps avec force, comme s’il était son ultime demeure.

     

    Montrer Marilyn dans le cadre d’un de ses tournages de film en Angleterre est une bonne idée de situation, qui permet de bien mettre en lumière sa manière d'être commédienne. Ceci afin de ne pas nous la présenter dans les pathétiques et croustillants derniers instants de sa vie ( comme cela s’est vu dans le biopic sur Edith Piaf, "La môme" d'Olivier Dahan, que j’ai trouvé décevant et si peu à la hauteur de l’œuvre de l’artiste, car trop centré sur les tristes moments qui entrainent Edith Piaf vers sa fin). 

     

    Ici nous voyons Marilyn sur un plateau de cinéma. Elle est inégale, parfois apeurée parfois en état de grâce, et nous accédons à une part de sa fragilité qui, loin  d’être toujours photogénique, n’est pas restée figée sur pellicule. Nous sentons que son redoutable besoin de plaire est fondé sur le sentiment de n’avoir jamais été aimée pleinement.  De la même manière que dans le film "Cloclo" de Florent Emilio Siri il est évident que la fabrication de la fascinante Marilyn l’éloigne toujours davantage de Norma Jean Backer et donc de la possibilité de faire lien avec l’autre. Et comme Cloclo elle exerce son pouvoir sur les autres avec une part d’instrumentalisation, tout en constatant chaque fois qu’elle joue avec les sentiments des gens, que le pouvoir isole bien plus qu’il ne réunit.

     

    Comme s'il fallait choisir entre fasciner ou s'entourer, son don de plaire l'empêche paradoxalment d'être accompagnée. Sans doute parce qu'elle est devenue surnaturelle, alors que le monde est de fait peuplé de d'hommes fragiles car tout simplement humains. 

     

    Mais Marylin restera pour moi une des femmes les plus gracieuses qu’il ait été donné à voir. Sa lumière avait sans doute comme revers de flirter avec les ténèbres. Mais elle a ma reconnaissance éternelle de nous avoir offert, dans une sorte d'abandon sacrificiel, ce que la féminité peu avoir de plus splendide.

     

     

    Fiche :


    • Date de sortie
      4 avril 2012 (1h 42min
    • Réalisé par
    • Avec
    • Genre
    • Nationalité

      Synopsis et détails

      Au début de l’été 1956, Marilyn Monroe se rend en Angleterre pour la première fois. En pleine lune de miel avec le célèbre dramaturge Arthur Miller, elle est venue tourner LE PRINCE ET LA DANSEUSE, le film qui restera célèbre pour l’avoir réunie à l’écran avec Sir Laurence Olivier, véritable légende du théâtre et du cinéma britanniques, qui en est aussi le metteur en scène. 

      Ce même été, Colin Clark, 23 ans, met pour la première fois le pied sur un plateau de cinéma. Tout juste diplômé d’Oxford, le jeune homme rêve de devenir cinéaste et a réussi à décrocher un job d’obscur assistant sur le plateau. Quarante ans plus tard, Clark racontera ce qu’il a vécu au fil des six mois de ce tournage mouvementé dans son livre, « The Prince, the Showgirl and Me ». Mais il manque une semaine dans son récit… 
      Son second livre, « Une semaine avec Marilyn », relate la semaine magique qu’il a passée, seul, avec la plus grande star de cinéma du monde. 
      Tour à tour drôle et poignant, MY WEEK WITH MARILYN porte un regard intime et rare sur l’icône de Hollywood, en racontant le lien aussi bref que puissant qui s’est noué entre cette femme exceptionnelle et le jeune homme qui a su la comprendre mieux que le reste du monde.

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  • fleurs-du-mal.jpg Fleurs du mal, le "premier film 2.0" selon Slate. Se mêlent, en effet, la fiction d'une histoire d'amour parisienne au réalisme de vidéos youtube relatives aux dernières révoltes en Iran. Et cette jeune fille, Anahita, fait le pont entre les deux mondes, puisqu'elle chat sur facebook avec ses proches en Iran, tout en tombant amoureuse de Rachid un jeune danseur hip-hop français.

     

    Caméra nerveuse, montage rythmé, apparitions récurrentes de vidéos pixellisées et de textes qui traduisent des dialogues sur facebook ; ce film se veut moderne, jeune, voir hype. Mais à trop se vouloir dans le coup, on manque souvent son coup.


    Il est évident que le réalisateur, David Dusa, aime la danse. Son acteur fétiche Rachid Youcef est un danseur hip-hop touché par la grâce c'est certain !  Par ailleurs, les révoltes iraniennes de 2009 sont certainement dignes d'intérêt. Mais le mélange des deux genres est témérère. L'histoire d'amour avec la fille d'origine iranienne se révèle être un lien trop artificiel : la fiction sentimentale ne colle pas avec le brutal documentaire politique que constitues les vidéos youtube.

     

    Mais le plus génant est le manque de recul face aux images des manifestants qui meurent sous nos yeux en Iran. Un cinéaste est a priori pleinement conscient de la capacité de manipulation de l'image. La vidéo dite "amateur" a un caractère d'authenticité mais pas de vérité !

     

    Or, ici, on ne nous propose rien d'autre qu'un rapport émotionnel à l'image. Sans aucun discours ni analytique, ni politique. La jeune Anahita semble être uniquement concernée par la survie de ses proches qui participent aux manifestations, ce qui accentue la dimention affective de ce moment d'Hisoire de l'Iran, en lui ôtant toute sa dimention collective et donc politique. 

     

    J'ai trouvé le personnage de Anahita stupide car incapable d'apporter de l'intelligence dans la manière de voir ce qui se joue dans son pays ; et elle ne retrouve le sourire que face aux exploits de son homme. Elle m'a fait penser à ces filles qui trouvent toujours une raison de déprimer, et qui n'attendent que l'amour d'un homme pour enchanter leur monde. 

     

    Il est naturel de décider d'un parti pris dans un film, comme ici, totalement à charge contre le régime d'Ahmadinedjad. Mais placer le spectateur dans un rapport d'empathie avec des personnages qui n'ont qu'une relation passionnelle à un évèment politique, peut paraitre relever de la propagande.

     

    Car j'imagine que le régime en place en Iran montre à sa population des images de terroristes qui assassinent des représentants de la nation. Les polititiens d'aujourd'hui ayant très bien compris la manière de fabriquer de fausses vidéos amateurs... à fausse valeur d'authenticité... 


    Fiche :

     

    • Date de sortie
      8 février 2012 (1h 40min)
    • Réalisé par
    • Avec
    • Genre
    • Nationalité


      Synopsis et détails 

      Paris-Téhéran. Une histoire d'amour entre deux déracinés : Gecko, jeune affranchi dont chaque pas est une danse, et Anahita, iranienne en fuite, accrochée à l'actualité de son pays. En juin 2009, suite aux élections controversées en Iran, les rues sont envahies par les manifestants. Le régime islamique, soucieux de contrôler son image, arrête les journalistes. Les citoyens décident de témoigner en filmant et diffusant les événements sur YouTube. Ces images sont livrées brutes et choquantes. A Paris, Anahita affronte ces images et y cherche ses proches. A son contact, Gecko est renvoyé à sa propre histoire, et ensemble, ils entament un combat identitaire, mus par la volonté de s’affranchir. Peu à peu leur histoire individuelle est contaminée par l'Histoire et sa médiatisation incessante et inédite sur Internet.

     

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  • legrandsoir-copie-1.jpgSi je croisais les gens qui ont commis ce film, je leur dirais que j'ai bien plus d'admiration et de respect pour un homme humble qui se lève chaque matin pour aller vendre des matelats dans un centre commercial, que pour des réalisateurs et acteurs payés des fortunes pour pondre cette horreur esthéiique et morale !

     

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