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    Les Cahiers du cinéma (France)

    1. Habemus Papam (Nanni Moretti) 2. (ex-æquo) L'Etrange Affaire Angelica (Manuel de Oliveira), The Tree of life (Terrence Malick) 4. (ex-æquo) Hors Satan (Bruno Dumont), Essential Killing (Jerzy Skolimowski) 6. (ex-æquo) Melancholia (Lars von Trier), Un été brûlant (Philippe Garrel) 8. (ex-æquo) Super 8 (J.J. Abrams), L'Apollonide (Bertrand Bonello), La Dernière piste (Kelly Reichardt)

    The New Yorker (U.S.A)

    Hugo (Martin Scorsese), The Tree of Life (Terrence Malick), Margin Call (J.C. Chandor), Copie Conforme (Abbas Kiarostami), Une séparation (Asghar Farhadi), The Descendants (Alexander Payne), J. Edgar (Clint Eastwood), Source Code (Duncan Jones), La planète des singes: Les origines (Rupert Wyatt).

     

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  • Donoma.jpg "Donoma" me rappelle en partie "Dogville" de Lars Van Trier. Dans ce dernier film on est tellement pris par la tension des relations humaines qui se déroulent qu'on oublie qu'il n'y a aucun décors, les maisons étant des cases dessinées sur un sol de théâtre. Tout comme dans "Donoma", les relations sentimentales sont si troubles, si justes et si tendues, qu'on oublie les défaillances techniques et les flous de mises au point façon amateur. On est comme happé par le suspens inhérentes à chacune de ces rencontres hommes-femmes, multi-formes, créatives et pourtant chaque fois impossibles.

     

    Le besoin d'aimer et de se lier à l'autre semble relever avant tout d'un désir de se sentir vivant. Mais on dirait que pour certains il est trop tard. La prof d'espagnol va jouer avec son élève animée par une sorte d'énergie du désespoir qui la pousse à commettre des actes irresponsables et à se ridiculiser publiquement. Même son rap final montre qu'elle ne lâchera pas l'affaire, et qu'elle compte bien tout vivre intensemment, comme dans ses souvenirs d'Espagne.  

     

    La photographe répond à l'étrangeté de sa solitude en inventant une relation silencieuse qui permet des jeux singuliers et romantiques, mais le beau-gosse qui se prend au jeu et qui reste plusieurs jours avec elle est juste en galère d'appartement puisque viré de chez lui par son ex. Cette dernière bourgeoise, le cherchera partout en collant sa photo sur les murs de la ville, comme si elle avait perdu son chien. Très drôle !

     

    La jeune fille qui aide sa soeur malade est dans le sacrifice total. Donc loin de son désir et frigide elle ne peut pas empêcher son jeune petit copain d'aller voir ailleurs... avec sa sexy prof d'espagnol.

     

    Relations croisées impliquant quatre femmes pour deux hommes. Des femmes qui ont envie d'aimer ou de dominer faces à des hommes trop fragiles pour recevoir ou qui se débattent dans le rapport de force perdant/perdant.

     

    J'ai trouvé boulversant le personnage de la jeune fille qui aide sa soeur en phase terminal de cancer. Elle culpabilise de n'être pas malade, accepte la tyranie de sa soeur, et bascule avec elle du coté de la mort. Elle voit une psychanalyste, ce qui nous permet de suprendre ses pensées intimes. On comprend que son imaginaire prend le dessus sur le réel: sa pensée magique l'éloigne de sa volonté, sa superstition lui laisse croire que le salut viendra de l'extérieur, et sa fausse bonne humeur montre qu'elle refuse de voir sa propre douleur. Alors ses pulsions inconscientes l'amènent à se mutiler, tout en continuant de ne pas accorder d'importance à son corps! Sa rencontre magique va finir par avoir lieu, mais la violence du réel la sortira brutalement du rêve.

     

    Quel est le vécu du jeune Jinn Carénnard (29 ans), auteur, réalisateur, chef opérateur son et lumière et monteur ! pour avoir une telle maturité et savoir restranscrire avec tant de justesse la profondeur de notre nature humaine troublée?! La direction d'acteur est également tellement réussie, avec des personnages si sincères, plus vivants et plus émouvants que dans la vie ! 

     

    Pourtant je suis sortie de la séance d'humeur pessimiste, comme s'il était impossible de maintenir une relation sentimentale que se soit par l'amour ou par la force. La morale est peut-être qu'il ne faut pas chercher son bonheur dans notre rapport à l'autre (comme le dit Lacan "le rapport sexuel n'existe pas") mais plutôt dans notre rapport au monde. Car "Donoma" signife tant que le jour est là. Car quand il ne reste plus personne autour de nous, il reste toujours la réjouissance de voir le jour se lever chaque matin. Sachant qu'il ne faut pas oublier que les ténèbres permanentes étaient aussi une possibilité de ce monde.

     

    Fiche :

     

    • Date de sortie
      23 novembre 2011 (2h 13min)
    • Réalisé par
    • Avec
    • Genre
    • Nationalité

      Synopsis :

      Une enseignante s’engage dans une relation ambiguë avec le cancre de sa classe de lycée professionnel ; une jeune femme déçue en amour décide de court-circuiter tous ses critères conscients et inconscients de choix, en sortant littéralement avec le premier venu ; la dernière histoire met en scène une jeune fille agnostique qui va être amenée à se poser des questions sur la religion chrétienne. Elle va au cours de son questionnement rencontrer un jeune homme un peu marginal et très croyant. Toutes ces histoires se croisent sans s’influencer, et trouvent une symbolique dans le lever de soleil qui donne son nom au film : Donoma (Le jour est là).

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  • shame.jpgL'histoire d'un homme qui tourne en rond, dans son appartement circulaire d'abord, mais surtout autour de sa queue et de ses obessions sexuelles. Tel un suplice de l'enfer, il repète à l'infini les mêmes actes qui consistent à trouver le prochain objet qui assistera sa jouissance. Et entre deux moments de plaisir charnel il comble le temps avec sextube.
    On sent le vide d'une existence comblée matériellement, il a un bon job, un bel appartement, la santé et un physique séduisant. Il est l'homme idéal de nos sociétés contemporaines. Il n'a aucune lutte à mener pour améliorer sa condition et il est libre et autonome. Son seul combat consistant à se confronter à lui-même, à sa puissance et à sa solitude.
    Certe, dans l'anonymat d'une ville comme NY il est possible d'exhauser tous ses fantasmes sexuels mais ici les vulgaires plans cul semblent finalement être l'ultime lien à l'autre quand les sentiments n'existent plus. Brandon étant incapable de nouer une relation ni avec sa tendre collègue avec qui il n'arrive pas à faire l'amour, ni avec sa soeur qui a pourtant préféré la poésie au matériel et qui pourrait l'écouter. Mais lui ne parle pas, il mate, il poursuis, il mange, il baise. 
    La mise en scène de nombreux corps nus évoque que malgré n'importe quelle richesse nous resteront des êtres basiques, pulsionnels et bestiaux ; car il y a une démarche à faire pour sublimer notre désir de l'autre en échange relationnel nourissant. Sans relations sentimentales désintéressées nous resteront insatiables. Et ceci malgré l'abondance et l'illusoire avancée de la civilisation occidentale qui gâvée de pseudo-cultures finit par nous aculturer et nous projette dans un retour à l'état brut de nature.
    Fiche :
      • Date de sortie
        7 décembre 2011 (1h 39min)
      • Réalisé par
      • Avec
      • Genre
      • Nationalité

        Synopsis : 

        • Interdit aux moins de 12 ans 
          • Le film aborde de manière très frontale la question d'une addiction sexuelle, celle de Brandon, trentenaire new-yorkais, vivant seul et travaillant beaucoup. 

            • Quand sa sœur Sissy arrive sans prévenir à New York et s'installe dans son appartement, Brandon aura de plus en plus de mal à dissimuler sa vraie vie..

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  • the-tree-of-life.jpgPalme d'or à Cannes en 2011, ce film est un ovni. Une sorte de poétique de l'image, de plaisir visuel pur, sans narration immédiatement lisible. De longs moments où l'on voit le mouvement des planètes de notre galaxy sur fond de musique classique. Des citations bibliques en voix off. Une famille américaine classique avec un père aussi dur que la mère est tendre. Un jeune homme qui fait carrière. Puis le drame de l'enfant qui périt.

     

    La phrase clef du film parait être la citation biblique qui évoque que la grâce consiste à accepter que tout ce qui nous est donné nous sera repris. Or, il n'est pas possible pour la mère d'accepter la mort de son enfant. 

     

    Malgré notre fragilité évidente face à la monstrueuse mécanique de l'univers, nous ne supportons pas la perte de ceux qu'on aime. Malgré le merveilleux d'exister dans l'infini de la matère, cela ne nous empêche pas d'être frustrer par le manque de réussite sociale. Ainsi, l'homme a finalement créé un référentiel social prépondérant dans son bonheur dans un quasi déni de son existence dans l'immensité de l'univers. 

     

    Ce film nous invite peut-être à imaginer une nouvelle spiritualité qui nous permettrait de transcender notre condition humaine ? La religion (chéritienne ici) ayant échouée à nous consoler de notre impuissance face à la mort ? 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Fiche : 

    • Date de sortie
      17 mai 2011 (2h 18min)
    • Réalisé par
    • Avec
    • Genre
    • Nationalité
       
      Synopsis et détails
       

      Jack grandit entre un père autoritaire et une mère aimante, qui lui donne foi en la vie. La naissance de ses deux frères l'oblige bientôt à partager cet amour inconditionnel, alors qu'il affronte l'individualisme forcené d'un père obsédé par la réussite de ses enfants. Jusqu'au jour où un tragique événement vient troubler cet équilibre précaire...

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  • La 68e Mostra s'est tenue du 31 août au 10 septembre 2011. Le réalisateur américain Darren Aronofsky fut président du jury. Le film Faust du réalisateur russe Alexandre Sokourov gagna le Lion d'or.

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