• Stranger than Paradise – Jim Jarmush (1984)

    Stranger than Paradise – Jim Jarmush (1984)

     

    J'ADORE

    Dans ce film quelle photographie (de Tom DiCillo) !! Pas un plan ne rappelle pas ce que disait Godard "La photographie c'est la vérité, et le cinéma c'est la vérité 24 fois par seconde". Quelle grande œuvre de Jim Jarmush !!

     

    Portrait vibrant d'une jeunesse américaine sans perspective, engluée malgré elle dans l'immensité du territoire américain : New-York, Cleveland ou Miami où tous les paysages se ressemblent puisque tous renvoient à un même sentiment de vide existentiel.

    Stranger than Paradise – Jim Jarmush (1984)

    D'une séquence à l'autre, tous les moments du film se succèdent avec le même constat désabusé qu'aucune dynamique - aucun mouvement - ne permettra d'échapper à l'ennui et au non sens du "way of life" à l'américaine.

    L'inventivité du plateau télé jetable, pour éviter le temps passé à faire la vaisselle, manifeste l'absurde puisque personne ne sait vraiment quoi faire de ce temps supplémentaire. Quand la vieille tante qui continu de parler hongrois, continue aussi de faire la cuisine et de l'amener avec un service de table à l'ancienne.

    Stranger than Paradise – Jim Jarmush (1984)

    Pourtant Jarmush montre que le désir de l'autre et la satisfaction de partager des moments ensemble peut toujours donner une direction à la vie. Et même si toute relation est lacunaire et ne peut jamais complétement combler le sentiment de solitude, elle pourra toujours ajouter du sens là où la société matérialiste le soustrait.

    Stranger than Paradise – Jim Jarmush (1984)

    Et quand l'égarement et la solitude redeviennent inéluctables, il restera pour ceux qui la considèrent à la mesure de son importance : la Musique ! Cette force miraculeuse qui soutient l'homme quand il ne reste rien, qui transcende le moment présent quand on croit qu'il est vide, et qui ne cesse de rappeler ce que l'homme ne cesse d'oublier : qu'il y a une pleine grâce à être là - présent - dans l'infini de l'espace et du temps.

    La musique est peut-être même le sujet principal du film car on peut souligner que les trois acteurs principaux sont de vrais musiciens dans la vie : John Lurie saxophoniste, Eszter Balint violoniste et Richard Edston batteur du groupe Sonic Youth.

    Eva, la seule des trois protagonistes qui semble  savoir où elle va et ne pas craindre la solitude écoute sans cesse : "I put a spell on you" de Screamin' Jay Hawkins (lien du morceau). Elle, elle ne cherche pas le paradis car il s'agit d'autre chose...

    Stranger than Paradise – Jim Jarmush (1984)

    Malgré une certaine laideur de la société américaine, la photo de cette bande de jeunes adultes reste magnifique. Comme pour dire que l'Homme enfermé dans un monde sans limite composera toujours un cadre sublime.

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