• omar-sy-cesar.jpgEn cette année d'élections présidentielles en France, les Césars 2012 semblent s'être rangés du coté du peuple. Ceci en privilégiant de bons films de divertissement (qui ont aussi beaucoup de succès en salle) à des films plus audacieux artistiquement.


    Certes le populaire a du bon, et c'est kiffant de voir Omar Sy faire une entrée fracassante dans la grande famille du cinéma français. "Intouchables" a véritablement révélé sa puissance de jeu et son talent comique. 


    "The Artist" est un bel hommage au cinéma muet, qui rappelle que le cinéma est avant tout l'art des images en mouvement et que c'est un écueil que de le rendre trop bavard. Ce film qui s'inspire du cinéma du début du XXe est très maitrisé techniquement et ses acteurs sont tout à fait à la hauteur. C'est ainsi qu'on a décerné le Césars du meilleur réalisateur à Michel Hazanavicius et on comprend qu'il a fallu récompenser l'actrice Bérénice Bejo puisque Jean Dujardin n'a pas reçu le prix du meilleur acteur (malgré ses nombreuses autres récompenses : Cannes, Screen Actors Guild, Golden Globes).

     

    Au moment de récupérer son Césars, Bérénice Bejo a fait un piètre discours, plus proche de l'ambition carriériste que de la sensibilité artistique ; mais cela nous permet aussi de comprendre qu'elle ait inspirée à son mari un film muet...

     

    Blagues à part... selon moi, le meilleur film en compétition ce soir, c'était "Polisse" de Maïwnn. Scénario tragi-comique très bien mené, un sujet sur la maltraitance des enfants important à donner à voir, une grande vivacité dans le jeu des acteurs, un montage risqué mais qui fonctionne parfaitement. Un seul prix technique (meilleur montage) pour récompenser cette nouvelle veine d'un cinéma français audacieux est plus que dommage ! Je regrette aussi l'absence du très innovant et bouleversant film de Djinn Carrénard "Donoma".

     

    D'autant plus que sont largement récompensés deux mauvais films français de cette année que sont : "L'exercice de l'état"  de Pierre Schoeller et "Carnage" de Roman Polanski"L'exercice de l'état" est un film ennuyeux qui prétend montrer que nos gouvernants sont aussi gentils et humains malgré la pression de la raison d'état. Je n'y ai pas cru 3 minutes ! Et "Carnage" est une pseudo critique de la bourgeoisie matérialiste américaine, sans aucune subtilité et avec beaucoup de ficelles de scénario qui rendent ce huit clos très artificiel. Et personnellement, je trouve que Kate Winslet (César d'Honneur) est l'actrice qui représente le mieux la dimension "mainstream" du cinéma américain avec une palette de jeu efficace certes, mais tellement stéréotypée.


    Enfin, je salue particulièrement le prix décerné au très beau film "Une séparation" du réalisateur iranien  d'Asghar Farhadi qui resortira en salle je l'espère !


     

    Palmarès 2012 :

    - Meilleur film : The Artist de Michel Hazanavicius

    - Meilleur acteur : Omar Sy (Intouchables)

    - Meilleure actrice : Bérénice Bejo (The Artist)

    - Meilleur réalisateur : Michel Hazanavicius (The Artist)

    - Meilleur acteur dans un second rôle : Michel Blanc (L'exercice de l'état)

    - Meilleure actrice dans un second rôle : Carmen Maura (Les femmes du sixième étage)

    - Meilleur espoir féminin : Clotilde Hesme dans Angèle et Tony et Naidra Ayadi dans Polisse

    - Meilleur espoir masculin : Grégory Gadebois dans Angèle et Tony

    - Meilleur montage : Polisse de Maïwenn

    - Meilleur scénario original : L'exercice de l'état de Pierre Schoeller

    - Meilleure adaptation : Carnage de Roman Polanski

    - Meilleur film d'animation : Le chat du rabbin de Joann Sfar

    - Meilleur film étranger : Une séparation d'Asghar Farhadi

    - Meilleur premier film : Le cochon de Gaza de Sylvain Estibal

    - Meilleur film documentaire : Tous au Larzac de Christian Rouaud

    - Meilleur photographie : The Artist de Michel Hazanavicius

    - Meilleur son : L'exercice de l'état de Pierre Schoeller

    - Meilleure musique de film : The Artist de Michel Hazanavicius

    - Meilleurs costumes : L’Apollonide, souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello

    - Meilleurs décors : The Artist de Michel Hazanavicius

    - Meilleur court-métrage : L'Accordeur d'Olivier Treinery

    - Césars d'honneur : Kate Winslet


    JURY :

    Présidée depuis cinq ans par le producteur Alain Terzian, successeur du flamboyantDaniel Toscan du Plantier, l’Académie des arts et techniques du cinéma français, dite « Académie des César », représente, selon son trésorier et administrateur délégué, Alain Rocca« une utopie où chacun est mis sur le même plan et où, contrairement aux Oscars, divisés par branches professionnelles, tout le monde vote dans l’ensemble des catégories ». Avec ses 4 176 membres, dont 3 812 votants, elle est régie par les 45 sages de l’Association pour la promotion du cinéma, constituée notamment de tous les Français ayant reçu un Oscar  et du président du CNC. Ensemble, ils nomment, pour des mandats de cinq ans, les titulaires d’un conseil d’administration où siège, entre autres, Gilles Jacob, le président du Festival de Cannes, aux côtés d’une douzaine de membres de droit.

    C’est à ce conseil (qui comprenait 26 personnalités en 2011) que reviennent, pour peu qu’elles soient prises à l’unanimité, toutes les décisions liées au fonctionnement des César. Il décide ainsi de l’apparition de nouvelles catégories (l’animation l'année dernière, mais toujours pas le maquillage, malgré le forcing des intéressés), de leur élimination (les éphémères César de l’affiche ou ceux de l’Union européenne) ou de leur évolution (scission de la catégorie scénario en « original » et « adapté »). Il organise également chaque année l’attribution de deux César « hors cérémonie », remis à un producteur et à un prestataire technique.

    Pour intégrer automatiquement l’Académie, il suffit d’être nominé ou, bien sûr, d’avoir été récompensé. Sinon, il faut en faire la demande, soit en apportant, à l’aide d’un CV, la preuve d’une expérience significative (accompagnée du parrainage de deux membres), soit en justifiant de services rendus à l’industrie du cinéma ! Une fois accepté, le membre devient, comme à l’Académie française, un immortel en puissance. Mais, attention : s’il est condamné pour piratage audiovisuel (aucun cas recensé pour l’instant) ou s’il ne règle pas la cotisation annuelle de 60 euros plus de cinq fois d’affilée, la radiation lui pend au nez.

     

     

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