• My Week with Marilyn - Simon Curtis (2012)

    my-week-with-marilyn.jpgUn biopic sur Marilyn dans une pure forme hollywoodienne. Une esthétique lisse et des personnages secondaires très stéréotypés. Mais l’ambivalence de l’actrice la plus séduisante qui ait jamais existée nous apparaît. D’une beauté magnétique qui repose sur une véritable force de vie, à la femme dévorante qui souffre d’un manque d’amour insatiable.

     

    Le film s’ouvre maladroitement sur l'actrice Michelle Williams qui danse avec des prothèses sur les hanches pour rappeler le corps pulpeux de Marilyn. Or, ce corps artificiel enlève toute la grâce aux mouvements de danse de la femme et nous indique que le réalisateur sous-estime l’importance d’être bien dans ancré dans son corps pour séduire. Ainsi il entrave encore davantage la possibilité pour son actrice d'incarner l'immense charme de Marilyn.  Car je pense que Marilyn devait son attraction a la parfaite harmonie entre ses émotions et sa gestuelle. Marilyn, cette éternelle exilée – enfant elle passait d’une famille d’accueil à l’autre, et adulte d’un foyer marital à l’autre -  avait d’autant plus su habiter son corps avec force, comme s’il était son ultime demeure.

     

    Montrer Marilyn dans le cadre d’un de ses tournages de film en Angleterre est une bonne idée de situation, qui permet de bien mettre en lumière sa manière d'être commédienne. Ceci afin de ne pas nous la présenter dans les pathétiques et croustillants derniers instants de sa vie ( comme cela s’est vu dans le biopic sur Edith Piaf, "La môme" d'Olivier Dahan, que j’ai trouvé décevant et si peu à la hauteur de l’œuvre de l’artiste, car trop centré sur les tristes moments qui entrainent Edith Piaf vers sa fin). 

     

    Ici nous voyons Marilyn sur un plateau de cinéma. Elle est inégale, parfois apeurée parfois en état de grâce, et nous accédons à une part de sa fragilité qui, loin  d’être toujours photogénique, n’est pas restée figée sur pellicule. Nous sentons que son redoutable besoin de plaire est fondé sur le sentiment de n’avoir jamais été aimée pleinement.  De la même manière que dans le film "Cloclo" de Florent Emilio Siri il est évident que la fabrication de la fascinante Marilyn l’éloigne toujours davantage de Norma Jean Backer et donc de la possibilité de faire lien avec l’autre. Et comme Cloclo elle exerce son pouvoir sur les autres avec une part d’instrumentalisation, tout en constatant chaque fois qu’elle joue avec les sentiments des gens, que le pouvoir isole bien plus qu’il ne réunit.

     

    Comme s'il fallait choisir entre fasciner ou s'entourer, son don de plaire l'empêche paradoxalment d'être accompagnée. Sans doute parce qu'elle est devenue surnaturelle, alors que le monde est de fait peuplé de d'hommes fragiles car tout simplement humains. 

     

    Mais Marylin restera pour moi une des femmes les plus gracieuses qu’il ait été donné à voir. Sa lumière avait sans doute comme revers de flirter avec les ténèbres. Mais elle a ma reconnaissance éternelle de nous avoir offert, dans une sorte d'abandon sacrificiel, ce que la féminité peu avoir de plus splendide.

     

     

    Fiche :


    • Date de sortie
      4 avril 2012 (1h 42min
    • Réalisé par
    • Avec
    • Genre
    • Nationalité

      Synopsis et détails

      Au début de l’été 1956, Marilyn Monroe se rend en Angleterre pour la première fois. En pleine lune de miel avec le célèbre dramaturge Arthur Miller, elle est venue tourner LE PRINCE ET LA DANSEUSE, le film qui restera célèbre pour l’avoir réunie à l’écran avec Sir Laurence Olivier, véritable légende du théâtre et du cinéma britanniques, qui en est aussi le metteur en scène. 

      Ce même été, Colin Clark, 23 ans, met pour la première fois le pied sur un plateau de cinéma. Tout juste diplômé d’Oxford, le jeune homme rêve de devenir cinéaste et a réussi à décrocher un job d’obscur assistant sur le plateau. Quarante ans plus tard, Clark racontera ce qu’il a vécu au fil des six mois de ce tournage mouvementé dans son livre, « The Prince, the Showgirl and Me ». Mais il manque une semaine dans son récit… 
      Son second livre, « Une semaine avec Marilyn », relate la semaine magique qu’il a passée, seul, avec la plus grande star de cinéma du monde. 
      Tour à tour drôle et poignant, MY WEEK WITH MARILYN porte un regard intime et rare sur l’icône de Hollywood, en racontant le lien aussi bref que puissant qui s’est noué entre cette femme exceptionnelle et le jeune homme qui a su la comprendre mieux que le reste du monde.

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