• La favorite - Yórgos Lánthimos (2018)

    La favorite :  Yórgos Lánthimos (2018)

     J'AIME BIEN

    Voilà un cinéaste qui partage nettement la critique. Certains l'admirent quand d'autres le détestent. C'était déjà le cas pour son premier film remarqué The Lobster (2015). 

    Ici, pour son nouveau film La Favorite il continue de dépeindre la férocité de l'humain avec une certaine misanthropie diront les uns, ou avec un réalisme cru diront les autres. 

    Moi je considère qu'il met parfaitement en scène l'ubris du pouvoir qui hante beaucoup de nos microcosmes contemporains (chaque entreprise privée ressemble à cette cour royale avec ces intrigants sans pitié, comme dans le milieu de la production cinéma #metoo, comme dans le milieu des médias #LigueduLol, etc). Et si ce sont des femmes qui sont ici prêtes à tout pour maintenir leur pouvoir, ce n'est que pour mieux parodier cette norme masculine de la domination qui se perpétue de siècle en siècle ! Tout en rappelant que la jouissance phallique peut aussi être la quête d'une femme, puisque le phallus est de l'ordre de l'imaginaire.

    On remarquera que dans ce film d'époque les hommes sont maquillés et les femmes ont le visage à nu. Cette inversion évidente des normes du XXème siècle annonce que ce film historique permet à Lanthimos d'inverser les conventions homme/femme. Et si on montrait des femmes se comporter comme des hommes de pouvoir sans limite : mettre de côté les sentiments  par obsession d'une réussite égoïste, humilier à souhait le petit personnel pour se sentir supérieur, échanger des faveurs sexuelles contre un place au plus près du sommet... Avec des femmes comme uniques protagonistes, d'un seul coup tout devient plus choquant, parce qu'un beau et tendre visage  (comme celui de la sublime Emma Stone) ne peut pas pouvoir masquer une âme aussi maléfique. Et bien si ! la forme et le fond d'un individu ne s'accorde pas toujours. Et les femmes sont autant capables de cruauté que les hommes. C'est une vraie position féministe à mon avis, bien plus intéressante que celle qui consiste a faire sans cesse de la femme la victime potentielle d'un système. Ici la femme a des ressources, des défenses, tant du domaine de la force brute (via des armes) que mentale (via la ruse).

    Montrer ces visages de femme sans maquillage en gros plan va dans le bon sens pour décharger les femmes de ce poids des apparences (même si nous n'avons pas toutes la beauté pure de Rachel Weisz à 49 ans!). Tout  comme l'idée de faire de la reine une femme très laide qui mérite ses moments de gros plan elle aussi. D'ailleurs, malgré sa laideur (renforcé par un goût pour la jouissance qui la rend sans tenue ni distinction) et sa folie, c'est elle qui gardera le véritable pouvoir jusqu'à la fin. Un pouvoir dégénéré qui n'a plus de sens, mais qui peut instrumentaliser l'autre à souhait pour son égoïste plaisir.

    Je crois que c'est un film dans l'air du temps, qui en dit long sur notre époque qui a pour injonction principale de jouir sans comprendre. Ce qui est plutôt tentant quand on ne mesure pas pas à quel point cela s'accompagne toujours de cette maladie du pouvoir qui implique de faire de l'autre un petit objet remplaçable. Et d'un certain pousse au crime... comme l'a également très bien montré Harmony Korine dans son superbe film Spring Breakers (2012).

     

    Fiche technique

    Distribution

    Récompenses

     

    Partager via Gmail

    Tags Tags : , , , , ,
  • Commentaires

    1
    alber
    Jeudi 31 Octobre 2019 à 15:21

     position féministe à mon avis

    2
    Annet
    Jeudi 31 Octobre 2019 à 15:23

    Il y a beaucoup de choses dans les https://film4k.stream/ films, ici: Courting est une passion purement masculine et les femmes aiment jouer à des mères.

    Hesket Pearson 

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :